Gros TW : viol
Vous passez la nuit à multiplier les rêves sordides.
Malgré les réveils, vous retournez inlassablement dans ces méandres nauséabonds. Mais pourquoi votre esprit tordu ne veut pas s’arrêter et vous mettre en sécurité ? Vous l’ignorez.
Vous êtes adulte. Mais dans votre famille d’enfance. Votre mère, vos frères et sœurs encore enfants et, évidemment, votre beau-père. Vous partez au Maroc. Rejoindre votre famille tunisienne. Parce qu’il n’y a aucune logique dans les rêves.
Votre mère est là, égale à elle-même : puante et méprisant tout ce qui ne touche pas à sa petite personne. Elle vous fait des remarques odieuses, affirmant que les douleurs des agressions sont de votre faute puisque vous résistez.
Et cet homme, votre beau-père, passe son temps à essayer de vous isoler pour vous violer. Il se glisse dans vos draps la nuit. Même quand vous dormez avec un bébé (Qui est ce bébé ? Vous l’ignorez). Vous reculez sans cesse de son corps à lui au point que le bébé atterrit presqu’au sol. Vous vous levez. Vous êtes en colère. Vous voulez juste qu’il vous fiche la paix.
Vous manifestez beaucoup plus de colère que dans votre enfance. Après tout vous êtes adulte.
Et en même temps, au moment des agressions, même dans vos rêves, vous restez figée.
Vous sentez son corps contre le vôtre. Et vous êtes incapable de bouger une fois que sa peau nue est sur la vôtre.
Vous sentez distinctement son pénis sur vos fesses. Vous sentez toute l’horreur du viol qui s’en suit. Vous naviguez entre conscience et fuite.
Vous vous réveillez avec l’envie physique de vomir et une vague douleur à l’anus. De ces douleurs qui vous imprègnent depuis que des souvenirs reviennent.
Cela faisait quelques mois que vous alliez mieux, que vous arriviez à revivre une sexualité épanouie. Cette nuit de cauchemar va-t-elle tout remettre en question ?
Vous êtes terrifiée à cette idée. Vous n’avez aucune envie de replonger dans un gouffre de dépression. Pourtant, vous savez que vous n’avez aucune prise là-dessus. Vous ne pouvez que constater et subir. Pire. Plus vous luttez et plus la dépression prend de l’ampleur. Quoi qu’il arrive dans les jours à venir, il vous faudra l’accepter. Vous n’avez guère le choix.
Votre envie de vomir ne s’estompe pas. Vous pleurez doucement en écrivant ces mots et en espérant, ainsi, exorciser le démon.