Suzy - Part. 1
Suzy s’effondra dans son canapé, à peine avait-elle franchi la porte de sa demeure, en abandonnant ses valises à l’entrée.
Elle jeta négligemment ses escarpins noirs sur l’épais tapis qui recouvrait presque les deux tiers de son vaste salon.
Son sac à main tomba à ses pieds, laissant son contenu s’éparpiller au sol.
Elle y jeta un rapide coup d’oeil afin de s’assurer que rien de précieux ne s’était échappé de son sac qui l’accompagnait partout.
En soupirant, elle se releva pour attraper son passeport qui avait glissé sur le tapis, en même temps que son portefeuille qui contenait encore un peu d’argent liquide. Elle fourra nerveusement le tout dans son sac qu’elle referma aussitôt.
Olivier rentrerait bientôt. Il était hors de question qu’il tombe dessus. Il commencerait inévitablement à poser des questions. Et une chose en entraînant une autre, elle devrait finir par admettre qu’elle lui avait menti.
Non, elle n’avait pas passé sa semaine à un colloque organisé par son travail. Certes, elle s’était bien rendue à Bruxelles, où elle avait séjourné dans un luxueux hôtel. Elle en avait d’ailleurs soigneusement noté les références tant elle avait trouvé les lieux confortables.
Cependant, elle avait passé ses journées à flâner dans la ville avec son amie Ophélie. A deux, elles s’était offertes une escapade ressourçante dans la capitale belge.
Elles s’étaient même offert le luxe d’une journée de soins. Après tout, pourquoi se priver des services proposés par l’hôtel ? C’est ainsi qu’elle avait découvert la joie des bains de boue.
Les soirées, quant à elles, avaient tourné autour du poker. Chaque jour, elles s’installaient autour d’une table et misaient des sommes folles. Elles avaient simultanément gagné et perdu des sommes folles. Heureusement, l’un dans l’autre, elles n’avaient pas perdu trop de plumes. Suzy n’aurait pas besoin de trouver une bonne excuse auprès d’Olivier pour justifier de dépenses si exorbitantes.
Elle massa ses genoux rouillés par le long vol qu’elle venait de subir. Elle nota mentalement que c’était bien la dernière fois qu’elle prenait l’avion. Elle détestait ça. Même si elle avait le luxe d’échapper à la classe éco, elle ne prenait aucun plaisir à ces voyages si longs.
Pourtant, elle savait, au moment même où elle pensa ces mots, qu’elle ne tiendrait pas parole. Elle aimait beaucoup trop ses escapades au bout du monde. Surtout depuis qu’elle vivait loin de tout ceux et toutes celles qui avaient fait sa vie, auparavant.
- Tayiam