Survivre à des violences sexuelles ?

Peut-on vraiment survivre à des violences sexuelles ?

Retrouve-t-on un jour une vie sexuelle nomale et épanouie après avoir vécu les pires horreurs ?

Je me demande si un jour, je pourrai à nouveau faire l’amour sans que des images cauchemardesques viennent hanter mes pensées, redescendant ma libido au point mort. J’ignore encore avec certitude cela.

Cependant, j’ai une certaine expérience des violences et de la résilience. Aujourd’hui, il y a des tas de situations qui sont redevenues “normales” alors qu’elles étaient traumatisantes avant.

Ainsi, lorsqu’un homme s’intéresse à mon corps, je ne suis plus dans l’angoisse permanente me filant littéralement la nausée. Je ne suis plus figée dans cette souffrance du passé qui prend alors toute la place au présent. Pourtant, il y a encore quelques années, cela m’arrivait même lorsque j’étais amoureuse de l’homme en question…

J’imagine que si cette résilience arrive pour ce genre de choses, elle arrivera aussi pour le reste, non ? Mais, une part de moi doute. Une part de moi se sent ensevelie sous les souvenirs et les émotions qui explosent de toute part. C’est devenu hors de contrôle. Je ne peux que voir venir les crises (et encore, pas toujours) et attendre qu’elles passent en me préservant au maximum.

Je sens, petit à petit, qu’elles me font moins souffrir. A force d’expérience, je sais, de plus en plus tôt durant la crise, que cela ne durera pas, que je survivrai, que ça va aller, même si, là tout de suite, c’est presque insupportable.

Tout doucement, aussi, j’arrive à supporter les mains de mon mari sur mon corps. Il a commencé light : mes pieds et ma nuque. Et de temps en temps, il essaie d’autres parties : mon dos, mes mollets, mes épaules, … Dès qu’il voit que je me crispe, il arrête. On discute. De ce que je ressens, de ce que je veux, de ce que je ne veux pas, de ce que mon corps veut ou ne veut pas. On discute très peu de ce qu’il a envie.

Il sait que, pour l’instant, je ne peux pas gérer ses envies. Je m’en veux de ne pas prendre soin de lui comme il le mérite et comme j’aimerais le faire. Mais, je sais que je n’en suis pas capable. Et il me répète souvent que j’ai besoin de temps et que c’est OK, que je ne dois pas m’inquiéter pour ça.

Ces dernières semaines, je me suis accordé une pause dans mon travail sur moi. Dès la rentrée, je vais reprendre. Je sais que cela passera par des moments compliqués mais j’ai besoin d’avancer et que tout cela soit, enfin, derrière moi.

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