Il m’est impossible de me souvenir d’une tenue en particulier que j’ai porté l’un des jours où j’ai été violée.
Les agressions ont été trop nombreuses et ont commencé bien trop tôt pour que je puisse en dresser une liste.
Et puis, la robe que je portais ou non n’avait aucune espèce d’importance.
Quand on viole une enfant de 2 ans, ce n’est pas pour sa tenue, cela me parait évident. Du reste, quand on viole une femme, quel que soit son âge, ce n’est pas plus en raison de sa tenue.
Une exposition m’a marquée, il y a quelques mois. Elle exposait les tenues que des victimes portaient le jour de leur agression. Et rien de bien exceptionnel. Là, un jean, t-shirt blanc, ici, une chemise, blazer, pantalon. Là encore une longue robe d’été.
Dans les vêtements que je portais dans mon enfance, je crois que pas un seul d’entre eux n’a pas été témoin d’une agression. Pas un seul. Du débardeur au jogging en passant par les pulls et les jupes.
En réalité, j’écris sur ce sujet aujourd’hui parce que c’est le thème de l’ACTober du jour. Mais, jamais je n’ai associé mes tenues à mes agressions.
J’ai plutot associé la minceur de mon corps à mes agressions, puisqu’elles ont cessé lorsqu’ai été virée de chez moi et qu’en parallèle j’ai pris 35 kilos…
Impossible, aujourd’hui, pour moi de perdre du poids sans être envahie par une immense angoisse de mort…