Se balancer #Inktober

TW : violences physiques, tentative de meurtre

Ce jour-là, je ne sais plus ce qui l’a mis en colère. Tout se mélange. Mais, il est dans une colère noire. Il me frappe, me hurle dessus, m’insulte. Les coups pleuvent.

Dans l’action, je me retrouve dos à la fenêtre de ma chambre. Nous habitons au troisième étage, près du canal.

La fenêtre est ouverte. Il m’empoigne et me pousse de toute ses forces.

Il est dans son délire paranoïaque. A ce moment, je ne suis rien d’autre qu’une chose qui doit disparaître car ma mission ultime est de détruire sa vie. Il se sent en danger de mort en ma présence. Il est persuadé qu’en me tuant, tout le monde verra qu’il n’est pas fou et que je ne suis pas humaine.

Il veut ma mort. Je le comprends en un éclair.

Mes mains s’agrippent au chambranle de la fenêtre. Il me pousse. Ma tête est dehors, je cambre tout mon corps pour ne pas tomber.

A la porte de ma chambre, mes sœurs hurlent à leur père d’arrêter. Sa colère et sa peur le rendent sourd. Il est déterminé à me passer par la fenêtre.

Moi, je suis déterminée à vivre. Coûte que coûte.

J’ai besoin de vivre. J’ai besoin de survivre. J’ai besoin de ne pas tomber du troisième étage. Je n’y survivrai pas.

Mes cheveux balancent dans le vide, au rythme de ses coups pour me faire valser.

Je m’accroche. Mes doigts ont mal à force de se retenir. Mon corps entier n’est que douleur, face à l’assaut d’une violence inouïe.

Mes fesses se retrouvent dans le vide.

Seuls mes doigts et mes pieds, fermement accrochés à tout ce qu’ils peuvent agripper, me sauvent.

Je sens le vent dans mon dos. La mort souffle autour de moi. Je la sens, vibrante, prête à m’accueillir dans ses bras d’éternité.

Je refuse. Je m’obstine.

Soudain, il tourne la tête.

Une de mes sœurs l’a touché. Il arrête de me pousser. J’en profite pour rentrer.

Ma mère, devant la porte, n’a rien fait d’autre que d’empêcher mes sœurs d’intervenir.

Je m’écroule sur mon lit lorsqu’il quitte l’appartement aussi soudainement qu’il était entré.

La mort est repartie. Seule, cette fois.

Mais, qu’en sera-t-il la prochaine fois ?

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